• écrits

    Bienvenue sur la rubrique dont j'ai changé de nom 3 fois parce que je ne savais pas trop quoi en faire. Mais je suis finalement décidée, puisqu'ici, je poste toutes sortes d'écrits de différentes natures, que ce soit des écrits fictifs ou des réflexions sur un sujet quelconque: tout est dans le titre de la rubrique !

  • Je ne sais plus si j’ai entendu un fracas. Un crissement suivi d’un sifflement peut-être, comme le pénible bruit d’une théière sur le feu. La tête lourde, je considérais à moitié l’obscurité qui nous entourait, mon père et moi, partagée entre l’incompréhension et la lucidité du moment présent. La nuit battait son plein. Je pense m’être assoupie quelques instants plus tôt ; c’était peut-être un rêve, mais force était de constater que je venais sûrement d’être tirée d’un sommeil profond par quelque chose qui me dépassait pour l’instant. Les rêves ne peuvent pas nous dépasser. J’essayais de me hisser dans une position plus confortable, en vain. Je sentais mon corps trop lourd pour amorcer le moindre mouvement supplémentaire. En, ce même instant, je percevais des voix affolées s’entremêler. J’eus l’impression de rester ainsi une éternité, avant de parvenir à discerner une voix qui se démarquait :

    « Madame ? Monsieur ? »

    Au mouvement furtif de mes yeux, mon interlocuteur devinait que j’étais bel et bien consciente, et ce malgré mon regard troublé. Il était au téléphone et parlait distinctement, trahi par sa voix tremblante. Malgré ma vision floue, j’étudiais la mine apeurée mais alerte du jeune homme en face de nous ; ses yeux écarquillés étaient enfoncés dans leurs orbites, eux-mêmes entourés de cernes profondes et bleues. Derrière lui, une femme aux cheveux noirs charbon et à la coupe courte soignée au millimètre me dévisageait, effrayée elle aussi. Quand je m’en rendit compte, je baissais hâtivement les yeux. Habitude instinctive. Il ne restait des vitres que des parcelles saillantes s’agrippant fermement aux bords qui, lorsque la lumière les traversait, scintillaient et créaient un spectre hypnotisant. En passant sa main à travers ce qui restait de la fenêtre, l’homme, toujours au téléphone, nous tendit un bras. Il prit la main de mon père dans son élan.

    « Je suis là. Quel est votre nom ? »

    Quelque chose avait zébré le ciel sombre et nuageux, dans un éclat effroyable qui me rappelait un écho que j’avais entendu quelques temps plus tôt. La pluie incessante tambourinait sur le capot froissé. L’homme d’une trentaine d’années se tourna d’abord vers mon père en feignant un sourire qui se voulait rassurant. Je parvins également à mentionner mon nom d’une traite, ce qui m’aida à me rendre compte de mon étrange sentiment de détachement, comme si ce qui était en train de se produire était irréel et que je voyais la scène d’un œil étranger. Comme si celle qui avait prononcé mon nom était une autre.

    Après un échange qui m’avait semblé durer des années, des lueurs bleues vinrent se lier aux flashs récurrents qui déchiraient le ciel sombre. Je fermais alors les yeux, sortant de ma torpeur et effrayée par la perspective que tout ceci était bel et bien réel.

    « Écartez-vous s’il vous plaît. S’il vous plaît laissez passer. »

    Quand je rouvris les yeux, je ne pus m’empêcher de constater l’attroupement qui s’était formé autour de nous. J’aperçus une femme d’une cinquantaine d’années coiffée d’un casque, avec de bonnes joues et des yeux d’un bleu éclatant, passer à travers le chemin fait de cette foule à présent scindée en deux, comme Moïse aurait ouvert la mer Rouge. Elle posa sa main sur l’épaule du jeune homme qui nous parlait un peu plus tôt pour lui intimer que sa mission était terminée.

    On examinait à présent mon corps avec attention. J’ignorais comment j’avais atterri là. La cinquantenaire – ou peut-être bien la détentrice actuelle du bâton de Moïse – exerça une pression sur ma hanche.

    « - Vous avez mal quand j’appuie ici ? Demanda-t-elle d’une voix douce, toutefois ferme.

    - Non.

    - Bon...»

    Elle marqua un petit silence pendant lequel elle regardait dans le vide avant de frotter ses mains et d’ordonner :

    « Quand tu veux Arnaud ! »

    Le véhicule dans lequel nous nous trouvions se mit alors à rouler toute vitesse. J’étais à présent entourée de plusieurs personnes dont je n’avais plus la présence d’analyser les traits ; je m’étais déjà assoupie.

     

    J'espère que ce petit texte vous a plu !
    Je voulais seulement écrire ces quelques lignes pour le remettre dans son contexte. J'ai commencé à écrire une histoire il y a de cela 2 ans, mais j'ai abandonné le projet en cours de route parce que l'ordi sur lequel je gardais l'ensemble des chapitres m'a lâché (une bouteille d'eau a eu raison de lui...) et que je n'ai pas eu la clairvoyance de l'enregistrer sur une clé USB ou sur un drive. Par la suite je manquais de temps pour réécrire toute l'histoire, mais j'ai tout de même pu conserver ce prologue puisque je l'avais envoyé à une bêta-lectrice. C'est donc tout ce qu'il me reste de cette petite histoire !
    Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente soirée ou journée selon l'heure à laquelle vous lisez ceci.
    Portez-vous bien !
    Alrie.

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